Disponibilité de terrains dans les zones d’activités et besoins de l’Artisanat : constat d’un profond déséquilibre

  • Publié le 26.10.2021

Une enquête de la Chambre des Métiers révèle que la demande des seules entreprises artisanales concernant des terrains situés dans les zones d’activités économiques (ZAE) s’élève à 73 ha, alors que l’offre actuelle dans les ZAE régionales est inférieure à 10 ha. De quoi freiner le développement d’un secteur essentiel pour la réalisation des infrastructures nationales et d’un des principaux vecteurs de la transition énergétique

La Chambre des Métiers avait lancé en 2020 une enquête auprès de ses ressortissants afin d’évaluer les besoins en terrains de l’Artisanat et d’identifier les obstacles à l’implantation ou à la réimplantation d’entreprises artisanales.

Vu l’importance de la présente problématique surtout dans un contexte de relance économique et de développement de l’économie de demain, la Chambre des Métiers a adoptée une prise de position détaillée mettant en exergue un éventail de propositions concrètes à l’adresse du Gouvernement :

 

Demande : des besoins élevés en terrains

Environ 200 entreprises artisanales occupant plus de 5.000 personnes sont actuellement à la recherche d’un nouveau site, la majorité relevant du secteur de la construction (67%) et de celui de la mécanique (24%).

Dans ce contexte, l’Artisanat déplore depuis des années une pénurie de terrains disponibles à des prix abordables. En effet, en 2020, 72% des chefs d’entreprises déclarent que l’offre de terrains est insuffisante et 68% regrettent que les prix ou les loyers des terrains sont trop élevés.

Des critères restrictifs empêchant certaines entreprises à s’implanter

Une analyse qualitative menée dans le sillage de l’enquête montre que certains critères d’éligibilité rendent impossibles l’implantation de certaines entreprises dans les zones d’activités économiques : « Les entrepreneurs de construction par exemple ne sont pas autorisés à stocker leurs matériaux à l’extérieur et les garages automobiles sont limitées à 2.000 m2 de showroom », commente Tom Wirion, Directeur général de la Chambre des Métiers.

Offre dans les ZAE régionales : une grave pénurie de terrains !

Alors que les ZAE nationales sont réservées aux activités industrielles et que le Gouvernement veut limiter l’extension et la réalisation de zones communales, l’implantation d’entreprises artisanales devra se faire prioritairement dans les ZAE régionales.

Malheureusement, les données les plus récentes montrent que les « surfaces disponibles » ne s’élèvent qu’à 10 hectares. Il existe donc un flagrant déséquilibre entre l’offre et la demande du seul secteur de l’Artisanat.

La mise à disposition de terrains doit être une des priorités politiques

Le Gouvernement devrait rapidement prendre les mesures nécessaires pour accroître l’offre foncière sous peine de freiner le développement de secteurs économiques entiers, du fait du manque de solutions alternatives. De façon parallèle, il conviendrait d’adopter une démarche plus proactive et se donner une stratégie visant à couvrir la demande à plus long terme. Dans ce contexte, les plans directeurs sectoriels pourraient constituer un instrument approprié tout comme le plan d’investissement ZAE et le déploiement de solutions de ZAE intelligentes prévus par le Ministère de l’Economie dans le cadre de « Ons Wirschaft vu Muer ».

Selon la Chambre des Métiers, il faut agir au plus vite ! En effet, il importe de ne pas uniquement procéder à l’acquisition de terrains, mais d’accélérer également les procédures d’autorisation et de réaliser les travaux de viabilisation nécessaires. Les expériences du passé montrent, que les démarches risquent de prendre des années, de sorte que les terrains acquis ne seront pas opérationnels à court ou même à moyen terme.

Vu l’exiguïté du territoire, la Chambre des Métiers entend rappeler la piste consistant à rechercher des synergies au niveau de la Grande Région pour mettre en œuvre des ZAE transfrontalières. Or, au vu des structures de compétences complexes et divergentes dans les pays voisins et des réformes à entamer de part et d’autre sur le plan législatif, il est clair que cette option ne constitue qu’une perspective à plus long terme.