Les déchets issus de la construction et de la démolition représentent entre 25 et 30 % du volume total des déchets survenant dans l’Union européenne et constituent ainsi un flux de déchets important. Au Luxembourg, la quantité de déchets de chantier s'élève à environ 500 000 tonnes par an. La gestion de ces déchets du secteur de la construction joue donc un rôle majeur sur la voie d'une économie circulaire.
Au niveau européen, la directive (UE) 2018/851 du parlement européen et du conseil du 30 mai 2018 modifiant la directive 2008/98/CE relative aux déchets oblige les Etats membres dans l’article 11 de prendre « des mesures pour encourager la démolition sélective afin de permettre […] le recyclage de qualité élevée grâce au retrait sélectif des matériaux […].
Actuellement au Luxembourg, la loi modifiée du 21 mars 2012 relative aux déchets prévoit dans l’article 26 que « préalablement à toute démolition, les différents matériaux utilisés dans l’ouvrage à démolir doivent être identifiés […] et répertoriés dans un inventaire. La loi prévoit également dans l’article 14 que « d’ici 2020, la préparation en vue du réemploi, le recyclage et les autres formules de valorisation de matière […] passent à un minimum de 70% en poids. » Selon la hiérarchie, une gestion appropriée des déchets sur chantier (prévention, réutilisation, recyclage) est à appliquer. Dans le cadre du projet de démolition du bâtiment Jean Monnet, le LIST a élaboré, en coopération avec d'autres participants au projet, une procédure de travail type qui peut être utilisé pour un tel inventaire. (Document téléchargeable sous https://environnement.public.lu/fr/publications/dechets/inventaire_materiaux_construction.html )
Bien entendu, cela exige également la séparabilité de la construction. Une distinction est faite entre
La séparabilité est particulièrement importante dans le cas d'un matériau composite entre matériaux de construction organiques, inorganiques et métalliques, car les matériaux de construction peuvent être éliminés de différentes manières dans le sens d'une décharge ou d'une incinération. Si un tel matériau composite ne peut être séparé, le résultat final est un déchet non valorisable.
Un autre critère pour la recyclabilité d'un matériau isolant sont la présence de nocifs et les émissions problématiques. Par exemple, les matériaux isolants en plastique comme le polystyrène expansé (PSE) ou le polystyrène extrudé (XPS) peuvent contenir du HBCD ignifuge. L'utilisation du HBCD dans les matériaux isolants n’est interdite que depuis août 2015 car toxique pour la reproduction, très persistant et bioaccumulable. Le recyclage des matériaux isolants contenant du HBCD n'est donc pas possible.