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Des génériques identiques à moindre prix, oui. Du pain blanc en comparaison, non.

  • Publié le 26.09.2014
generiques

Message de Monsieur Tom Wirion, Directeur Général de la Chambre des Métiers.

Stupéfaction et incompréhension. Tels sont les substantifs capables de caractériser ma réaction suite au lancement de la campagne du Ministère de la Santé visant à vanter les mérites des médicaments génériques en les comparant… à du pain.


« Efficacité et qualité identiques à moindre prix ». Telle est la phrase-clé de l’affiche qui dorénavant et pendant quatre semaines sera affichée sur les bus circulant sur l’ensemble du territoire luxembourgeois.

Représentant un pain à un prix – trop – élevé aux côtés d’un pain bon marché, le message suggéré semble facile à assimiler : pourquoi donc choisir un pain plus cher si le pain bon marché présente une qualité identique ?

Si je ne doute pas des bonnes intentions des responsables en charge de cette communication relative à la promotion des médicaments génériques, je me dois de signaler la confusion que pareille diffusion provoque dans les esprits de tout un chacun, diffusion qui vient mettre en péril l’image des produits de tout un secteur et ainsi anéantir tous les efforts d’information des boulangers-pâtissiers en relation avec la qualité du pain artisanal.

Ce secteur alimentaire a en effet mis des années à véhiculer une juste information des consommateurs sur les mérites d’un pain réalisé selon des recettes traditionnelles, basées sur un savoir-faire confirmé et des ingrédients régionaux. En ce sens, il est difficilement tolérable que cette campagne vienne ainsi placer sur un pied d’égalité un pain artisanal de qualité et des productions standardisées offertes à des prix bradés. Si le pain artisanal est vendu un peu plus cher, ce n’est que le prix de sa qualité.

Je trouve par ailleurs fort déplacée la comparaison du pain à des capsules médicamenteuses. Proposer dans un même champ visuel l’image du pain et le mot « médicament » crée chez le consommateur des associations irréversibles et malencontreuses quant à la conception de ce produit, la noble association du pain à de la farine et du blé risquant en effet de venir se heurter à des corrélations erronées et inopportunes avec l’industrie chimique et les maladies.

Le Ministère de la Santé est perçu comme l’instance suprême au niveau national concernant les questions touchant à la santé des citoyens, de façon à ce que ses messages dans ce domaine soient considérés comme intangibles. Il est en ce sens inacceptable qu’une telle autorité véhicule ce message discréditant les produits de qualité du secteur des boulangers-pâtissiers au Luxembourg. Je ne peux donc que vivement inciter les responsables concernés à revoir cette publicité.

Les médicaments ne sont en rien comparables au pain. Il suffit de goûter.


Tom WIRION, Chambre des Métiers