Communiqué : Les entreprises artisanales soumises à un risque accru de faillites

  • Publié le 21.09.2021

La crise du Covid-19 a laissé des traces au sein de l’écosystème des entreprises artisanales au Luxembourg. Si les chiffres restent aujourd’hui rassurants, de nombreuses menaces planent sur ces sociétés. Afin de soutenir les entrepreneurs en difficultés, la Chambre des Métiers plaide pour une refonte de la réglementation à ce sujet.

 

72 entreprises artisanales ont fait faillite au cours du 1er semestre 2021. C’est 27 % de plus qu’au 1er semestre 2019 (59 faillites) et 47 % de plus qu’au 1er semestre 2020. Cette hausse, qui peut sembler inquiétante, doit toutefois être relativisée : l’Artisanat, qui représente 21 % des entreprises luxembourgeoises, ne contribue qu’à hauteur de 11 % à l’ensemble des faillites prononcées dans le pays.

338 millions d’aides Covid à rembourser (par l’économie en général)

Si le secteur de l’Artisanat semble donc afficher une certaine robustesse par rapport à l’ensemble de l’économie, il n’en reste pas moins exposé à des menaces importantes, héritées de la crise du Covid.

Tout d’abord, les aides octroyées aux entreprises artisanales pour leur permettre de surmonter la baisse de rentabilité liée à cette crise ne sont désormais plus versées (à l’exception du secteur de l’événementiel qui reste toujours éligible). En outre, 30 % de ces aides (représentant 338 millions d’euros) étaient remboursables. Les chefs d’entreprise doivent donc, à présent, trouver les fonds pour rembourser leur dette, ceci alors que les banques ont considérablement durci leurs conditions d’octroi de crédits.

Les difficultés rencontrées par les entreprises artisanales en matière de trésorerie sont également renforcées par les problèmes d’approvisionnement en matières premières vécues par de nombreuses sociétés. Face à la rareté des matériaux, les prix ont en effet tendance à s’envoler, pesant sur les finances des entreprises artisanales.   

Un « effet de retardement »

Ces différents éléments font craindre un retour de manivelle pour le secteur de l’Artisanat. « Les entreprises artisanales sont aujourd’hui fragilisées, et nous pensons qu’elles pourraient être touchées de plein fouet dans quelques mois, avec un effet de retardement, commente Tom Wirion, Directeur général de la Chambre des Métiers. Si nous voulons éviter de vivre une situation très délicate dans quelque temps, il est impératif de moderniser la réglementation luxembourgeoise sur les faillites, notamment en matière d’insolvabilité des sociétés commerciales. »

La Chambre des Métiers souhaite en effet que la distinction soit plus clairement faite entre :

  • A l’égard des entreprises qui agiraient de manière frauduleuse, les mesures doivent être fermes, afin d’assainir l’économie ;
  • les entreprises subissant les effets d’une situation conjoncturelle défavorable, qui ne se sont rendues coupables d’aucune infraction « grossière » et méritent donc une réelle « seconde chance », avec la sécurité juridique et la simplicité administrative qui s’imposent.

La Chambre des Métiers continuera à suivre ce dossier de près au cours des prochains mois, tout en restant attentive à l’évolution du nombre des faillites dans l’Artisanat.

Lien utile : Communiqué en allemand

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