Chambre des Métiers

Journée internationale de la femme 2016

  • Publié le 08.03.2016
Josiane Jacob Jacob et Weis

L’analyse des statistiques de la Chambre des Métiers montre que 21% des autorisations artisanales émises sont portées par des femmes (pour 6890 entreprises affiliées à la Chambre des Métiers).
Dans le cadre de la journée internationale de la femme, nous avons choisi de présenter une interview avec Madame Josiane Jacob, associée-cheffe de Jacob et Weis, entreprise de charpente à Heffingen.


 

Est-ce que pour vous la Journée internationale de la Femme à une importance spécifique?

Personnellement, je trouve dommage que l’égalité entre femmes et hommes n’ait pas encore atteint le stade de normalité, qu’elle ne soit toujours pas un fait acquis, qu’il y ait des inégalités qui persistent et qu’il faille continuer à y rendre attentif.

Pourquoi avez-vous choisi ce métier qui pour la majorité des cas se voit exercé par des hommes?

Effectivement, on y rencontre surtout des hommes et notre entreprise en occupe 34. Etant enfants, mon frère et moi, nous avons joué sur les chantiers. A la maison, la discussion portait souvent sur des sujets concernant les travaux de mon père et les différentes facettes de ce métier m’intéressaient dès le début. J’avais toujours l’idée de travailler dans notre entreprise. Je voulais commencer mon apprentissage à 16 ans mais mon père insistait pour que je termine mon diplôme de fin d’études secondaires avant de me lancer dans la formation professionnelle pour ce métier. Aujourd’hui, je suis contente de l’avoir fait puisque j’ai beaucoup plus de facilités pour négocier avec les fournisseurs et nos clients.

Est-ce que vous avez le sentiment que les femmes ont des contraintes particulières dans votre métier?

Oui, en effet, au début c’était un peu spécial de représenter l’entreprise en tant que femme. Il faut se créer du respect ; mon père donnait des instructions au personnel, moi je donnais également des instructions mais en ajoutant le mot « s’il vous plaît ». Il importe de connaître la base du métier pour être crédible vis-à-vis du personnel, vis-à-vis des fournisseurs et des clients, à ce niveau il n’y a pas de différence entre homme et femme. Aujourd’hui, avec mon expérience de 20 ans, je n’ai plus de problème pour m’imposer.
Par contre, il ne faut pas négliger les contraintes physiques du métier et pour les femmes, suite à leur physique, il est effectivement plus difficile d’exécuter certaines tâches. Comme je viens d’avoir mon deuxième enfant, je dois également avouer qu’il n’est pas facile d’être maman et cheffe d’entreprise en même temps et de concilier les deux rôles. A ce niveau, les hommes ont quand même plus de facilités.

Est-ce que vous avez un message à transmettre aux jeunes créatrices d’entreprise?

On ne peut pas se lancer dans la vie professionnelle sans base solide de formation et notamment dans le souci de pouvoir répondre aux exigences des clients. Aujourd’hui, il ne suffit plus d’être la fille du chef mais il faut savoir montrer et faire certifier ses compétences. L’endurance combinée à l’amour du métier sont les fondements de la réussite et il faut le mentionner toujours : la journée ne se termine pas à 17heures !

 

A noter que Madame Jacob a fait son diplôme de fin d’études secondaires avant de passer le brevet de maîtrise pour le métier de menuisier. Depuis 2007, elle gère l’entreprise Jacob et Weis en coopération avec deux associés.