Mon entreprise

Les visages de l’Artisanat -La pulsation par l'image.. .

  • Publié le 31.08.2018
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Afin de montrer la diversité des métiers qui composent l‘Artisanat, mais aussi de les faire découvrir aux jeunes, dans la continuité de son programme Hands Up de promotion des activités du secteur, la Chambre des Métiers propose la publication d‘interviews réalisées lors de visites d‘entreprises. La première série consiste en une mise en lumière des métiers des productions audiovisuelles (image, son, accessoires, etc.).


Désireux de fournir un maximum de services en un seul lieu, Georges Waringo a décidé de réunir le son, l’image et la vidéo au sein de la société PULSA PICTURES, dont le visuel est celui que je perçois comme un œil grand ouvert sur le monde, capable de capter chaque fragment de vie. Autodidacte, ce trentenaire est animé par la volonté de créer par l’image un réveil tant des papilles que de l’adrénaline qui sommeille en chacun de nous.

Si je vous demandais de vous définir en quelques mots, que me diriez-vous ?

Je vous dirais que je suis un passionné de communication audiovisuelle et qu’en ce sens, j’ai choisi de devenir réalisateur de films et de publicités. Pourtant vous savez, je n’ai pas du tout suivi un cursus scolaire dans ce domaine. Je dirais que « je me suis fait tout seul », et que grâce à l’expérience que j’ai acquise en travaillant trois années chez RTL et Eldoradio (eldoTV), j’ai pu disposer des compétences nécessaires pour m’établir en tant qu’opérateur d’images et opérateur de sons. C’est en 2014 que j’ai décidé de fonder ma propre entreprise.

Vous êtes donc autodidacte ?

Oui, on peut dire cela de cette manière. La réalisation est ma passion depuis plus d’une quinzaine d’années déjà. J’ai commencé par produire de très petits films, à l’aide d’une Gameboy camera, que les jeunes d’aujourd’hui ne connaissent déjà plus. Ce qui me fascine, et ce qui m’a toujours fasciné d’ailleurs, c’est de pouvoir raconter une histoire, et de pouvoir le faire en images. J’aime voir les réactions des gens, déclencher chez eux une émotion, constater que je suis à l’origine d’un ressenti, que grâce à mes images leur pouls s’accélère. C’est cela que je veux faire ressentir aux gens. Et puis il y aussi le côté technique de mon métier qui me passionne. J’aime trouver les moyens de réaliser les choses différemment, d’aller de l’avant, de ne pas me reposer sur mes acquis, mais au contraire de me réinventer. C’est d’ailleurs un peu ce que reflète la panoplie de services de mon entreprise : à chaque fois que je me suis remis en question, j’ai segmenté les domaines d’activités.

Alors justement, parlons de cette segmentation. PULSA DNA, RAW, AIR, FLAVOR, qu’est-ce que cela signifie ?

C’est assez simple en fait. Mon premier secteur d’activité, si j’ose dire, je l’ai appelé PULSA DNA, parce que c’est le premier, ce par quoi j’ai commencé ; le début en fait, les origines, l’ADN. Il consiste en la réalisation de films en tout genre, mais notamment en la présentation corporate de sociétés, que ce soit pour la télé, le cinéma ou le web.

PULSA RAW a été créé grâce à l’un de mes employés qui est photographe. Ce département a pour objet de se focaliser avant tout sur la photographie en elle-même, puisqu’elle sert à enregistrer ce que capte l’oeil de l’esprit, comme il me plaît à le dire. Il vient compléter PULSA DNA, dans le sens où il va permettre, à la suite d’un film, de réaliser des photos corporate. Cela permet en fait de profiter d’un package.

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Photo:Marion Dessard

Et pour la réalisation d’un spot, comment cela se passe-t-il en pratique ?

Comme dans toute production, la préparation est absolument essentielle. Tout ce qui se fait sur papier, au préalable au déplacement, compte. Après évidemment, sur place, on fait jouer la créativité. On voit en fonction du client, de l’angle, de l’endroit qui convient le mieux. Une fois que l’on dispose d’un certain nombre d’images, on va construire l’histoire lors du montage. C’est à ce moment-là que l’on choisit la couleur, la musique, l’ambiance. Tout ceci se fait au feeling, même s’il faut savoir concilier avec les exigences et les désirs des clients.

Et PULSA FLAVOR, ce sont aussi des films et des photos, mais uniquement de nourriture, c’est cela ?

Oui, c’est tout à fait cela. C’est une activité que j’ai mise en place assez récemment, et je dois reconnaître que c’est un grand succès. Il s’agit de la réalisation de photos pour les restaurants, pour présenter et mettre en valeur les différents plats. L’idée est de faire ce que j’appelle de la photo « honnête ». On a tous fait cette mauvaise expérience où l’on a été attiré par la photographie d’un énorme burger, puis connu la déception de ne recevoir dans l’assiette qu’une miniature de ce que l’on avait pu imaginer. Et bien, c’est un peu cela qui m’a donné l’idée de la création de ce département. Ce n’est pas unique au Luxembourg, mais c’est encore assez rare.

L’idée est judicieuse. Mais est-ce qu’il n’est pas très difficile, d’avoir une belle photo d’un produit « réel », prêt à la dégustation ?

Si, évidemment, que cela est très compliqué, et cela implique aussi beaucoup de rigueur de la part des chefs qui se prêtent au jeu. Mais les restaurants qui font appel à moi font partie de ceux qui veulent offrir à leurs clients de la qualité au quotidien. Et puis vous savez, au niveau du marketing, il s’agit là d’un excellent propulseur de ventes. Les photos ou les films ainsi produits sont diffusés sur les réseaux sociaux, puis partagés, vus et revus en masse. Il suffit pour un établissement de produire deux vidéos par mois d’une vingtaine de secondes, où l’on fait apparaître les suggestions du chef qui prépare le plat, pour voir la clientèle augmenter. C’est d’ailleurs assez intéressant, comme phénomène.


«Paul Watson, militant écologiste fondateur de la SEA SHEPHERD CONSERVATION SOCIETY a fait un post sur les réseaux sociaux visant à remercier PULSA PICTURES pour la réalisation du spot de promotion d’une campagne visant à lutter contre la maltraitance des animaux, réalisé en collaboration avec la SEA SHEPHERD LUXEMBOURG. Cela a été un événement très fort pour moi.

Par ailleurs, David Guetta a partagé sur les réseaux notre vidéo de making off de son concert à Luxembourg. Je peux dire que nous en étions fiers aussi ! »

 


Et au niveau logistique, comment est-ce que vous procédez ?

Pour faciliter les choses, nous choisissons un jour où le restaurant est fermé. Le cuisinier prépare minutieusement son plat, et nous y amenons un éclairage particulier, pour que la qualité de la prise soit optimisée. Après, je ne vous cache pas que si la prise est ratée, il est nécessaire de tout recommencer. C’est donc assez minutieux, comme travail. Mais souvent, le cuisinier nous autorise à déguster les plats qu’il a réalisés après la prise. Cela devient du coup très motivant !

En ce qui a trait à PULSA AIR, que pourriez-vous en dire ?

Il y a quatre ans, nous avons plus ou moins été les premiers à développer l’entièreté d’un service de prises de vues avec un drone. Ainsi, nous avons réalisé des films pour les communes, ou pour les entreprises qui voulaient montrer leurs bâtiments ou leur flotte depuis le ciel. C’est un département qui connaît lui aussi du succès, et ce même s’il faut reconnaître que la règlementation en la matière est très contraignante. Il est en effet nécessaire de demander des autorisations, et l’Etat nous impose des restrictions de hauteur, un respect strict des zones privées, etc. Néanmoins, le jeu en vaut la chandelle.

Ce drone, est-ce vous qui le maîtrisez ?

Oui, moi-même ou l’un de mes employés. Vous savez, quand j’ai créé mon entreprise, le but était que tout y soit, que je puisse réaliser toutes les activités sans avoir à les sous-traiter. C’est aujourd’hui chose faite. Je voulais disposer d’une entreprise qui fasse tout et ne loue rien, que le client n’ait qu’un seul contact. Par ailleurs, j’offre aussi au client la possibilité de faire produire un spot radio, s’il le souhaite.

Je suis actuellement en train de travailler sur une proposition de services de diffusion, en réalisant pour le client le marketing relatif à ses réseaux sociaux. Les chefs d’entreprise manquent en effet souvent de temps pour le faire, et ce n’est pas à négliger pour l’image de marque. Les exigences du monde actuel font que c’est aussi devenu un véritable métier. Je voudrais également leur proposer de les former dans ce domaine.

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Photo:Marion Dessard

En ce qui a trait à votre clientèle, diriez-vous qu’elle est diversifiée ?

Oui, elle est très hétéroclite, et c’est justement cela qui me plaît. Je peux travailler pour un tout petit café de campagne et parallèlement réaliser le marketing d’une banque très connue de la Place. On a une vaste clientèle et c’est intéressant de travailler avec des gens complètement différents, qui ont des besoins différents. Faire marcher ma créativité pour les satisfaire me motive.

Si vous aviez un conseil à donner à un jeune qui souhaiterait s’orienter vers votre type d’activité, que lui diriez-vous ?

D’avoir de l’endurance. C’est essentiel dans ce métier. D’avoir toujours un oeil sur le marché, d’être réactif, de savoir s’adapter. Il est aussi important de ne pas se démotiver et de se souvenir qu’on grandit juste si on tombe. Aussi, il faut savoir rester humble, et de ne pas toujours penser « business », même si ce n’est pas toujours facile. Le soutien de son entourage, de sa famille et de ses amis compte beaucoup. Il est aussi essentiel de se montrer, d’aller aux événements, de se faire connaître, de ne pas rester dans son coin. Et ne pas oublier que la meilleure publicité, c’est celle que fait le bruit du travail bien fait.

 

 

Propos recueillis en mars 2018 
par Sabrina Funk, Secrétaire Général