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L’Artisanat au 3e trimestre 2022 – la crise énergétique frappe l’économie de plein fouet

  • Publié le 25.11.2022

Prenant le pouls de l’Artisanat, les résultats de l’enquête de conjoncture de la Chambre des Métiers montrent clairement les signes d’un ralentissement économique. Ainsi, l’indicateur de l’activité a fortement baissé au 3e trimestre 2022 et les chefs d’entreprise prévoient un nouveau recul sur le 4e trimestre. Les incertitudes quant à l’évolution des coûts, notamment des prix des matériaux et de l’énergie, de même que des frais de personnel, ne cessent d’inquiéter les entreprises.

 


La crise énergétique pèse sur la confiance des clients, que ce soient les clients privés ou professionnels. En ce qui concerne les ménages, une baisse de leur pouvoir d’achat a certainement un impact sur la demande des entreprises artisanales, tandis que l’environnement incertain et la hausse des prix risquent de freiner également les investissements et les dépenses de consommation des entreprises. Pour ces raisons, il est important que les investissements publics, qui prépareront la société de demain, garderont le cap pour « compenser » une demande privée frileuse.

Appel au Gouvernement de rester vigilant quant à l’évolution économique

Si, les mesures décidées dans le cadre du « Solidaritéitspak 2.0 » devraient freiner l’inflation sur la fin de l’année 2022, et surtout en 2023, le contexte inflationniste reste difficile à gérer pour tous les acteurs économiques.

En raison des échéances rapprochées de l’échelle mobile des salaires, les entreprises voient leurs dépenses de personnel s’envoler. Dans ses dernières prévisions, le STATEC indique que 3 tranches indiciaires pourraient échoir au cours de l’année 2023. Par conséquent, la Chambre des Métiers se voit confirmée dans sa crainte que les mesures décidées ne suffisent pas à limiter l’inflation dans les proportions annoncées. Elle insiste donc auprès du Gouvernement pour que tout impact sur les entreprises résultant de cette 3e tranche indiciaire soit compensée conformément à l’accord tripartite. Il faut aussi noter que les prévisions d’inflation au-delà de 2023 restent très volatiles. Au cas où la situation ne s’améliorerait pas, elle demande une prolongation ou du moins un phasing-out des mesures de soutien du « Solidaritéitspak 2.0 ».

Malgré les aides étatiques spécifiques, les prix de l’énergie restent une autre grande inconnue pour les entreprises.

Construction : des perspectives peu rassurantes

Comme le secteur de la construction représente 60% de l’emploi total des entreprises enquêtées, il influe de façon déterminante les résultats de cette enquête.

Au cours du 3e trimestre 2022, l’indicateur d’activité de la construction subit une baisse conséquente, reflet d’un contexte marqué par un grand nombre d’incertitudes. Dans la situation actuelle, les clients (ménages, entreprises et secteur public) risquent en effet de reporter, d’annuler ou de réduire leurs projets d’investissement, notamment au regard de la hausse progressive des taux d’intérêt. Cette tendance se reflète d’ores et déjà au niveau des autorisations de bâtir, indiquant que le volume bâti autorisé dans le domaine résidentiel a diminué de 34% au 1er semestre 2022 par rapport à la même période de 2021. L’enquête de conjoncture affiche un recul du carnet de commandes de 0,6 mois au 3e trimestre 2022, signe indéniable d’un affaiblissement de la demande. Il faut noter que cette baisse de la demande, couplée à la hausse des coûts qui ne pourra être entièrement transmise aux clients, risque de mettre en péril bon nombre d’entreprises.

Alimentation : après la pandémie, la crise énergétique

Si l’indicateur de l’activité du secteur de l’alimentation a encore pointé vers le haut au 2e trimestre 2022, il diminue au 3e trimestre. Un fait inquiétant est que, sur les trois derniers mois de l’année, soit une période qui est généralement considérée comme un des pics de l’année en termes de chiffre d’affaires à cause des fêtes de fins d’année, les chefs d’entreprise ne prévoient qu’une stagnation de l’activité. Même si les restrictions sanitaires ont désormais été levées, il est actuellement très difficile de faire des prévisions concernant l’évolution de la demande. Par ailleurs, la guerre en Ukraine a entraîné des hausses importantes des coûts des matières premières et de l’énergie utilisées dans le processus de production, hausses qui - couplées avec les fortes augmentations de salaires - pèsent sur la rentabilité des entreprises.

Mécanique : toujours en proie au bouleversement des chaînes logistiques

L’activité de la mécanique demeure peu dynamique au 3e trimestre 2022. Indéniablement, la branche a des difficultés à retrouver ses marques. Si les soucis ont commencé avec les bouleversements des chaînes logistiques, le contexte inflationniste et les perspectives conjoncturelles défavorables pèsent sur le climat des affaires de ce secteur. En effet, les concessionnaires automobiles et agricoles connaissent toujours, d’une part, de longs délais d’attente concernant la livraison de véhicules et, d’autre part, des perturbations très variées des marchés en fonction des marques et des modèles.

Liens utiles 

L’Artisanat au 3e trimestre 2022
Das Handwerk im 3. Quartal 2022 – deutsche Zusammenfassung*

Luxembourg, le 28 novembre 2022

Communiqué par la Chambre des Métiers
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