Chambre des Métiers

L’Artisanat: acteur essentiel du développement durable

  • Publié le 24.04.2014
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La création toujours constante d’entreprises dans le secteur artisanal en 2013 témoigne de la force de résistance de ce dernier dans un contexte économique difficile, mais en voie de s’améliorer. Jouant un rôle actif dans le développement durable, il continue à offrir des emplois, même s’il souffre d’un manque de main-d’œuvre qualifiée. Cette pénurie à laquelle il convient de remédier s’inscrit dans un ensemble plus vaste de défis à relever.


2013 : l’Artisanat, un secteur dynamique en pleine évolution

Dans un environnement économique certes incertain, l’Artisanat continue à se développer. L’annuaire statistique établi chaque année par la Chambre des Métiers lui permet en effet d’affirmer qu’en 2013, 420 créations d’entreprises ont été enregistrées, portant ainsi à 6.300 le nombre total d’entreprises dans l’Artisanat. Parallèlement, près de 2.900 emplois ont été créés.

Si les ouvertures opérées dans le cadre de la récente réforme du droit d’établissement semblent avoir insufflé un élan important au secteur, force est de constater que d’autres facteurs, tels que la hausse de la population, elle-même à l’origine d’une hausse de la demande, ou encore le niveau élevé des investissements publics, expliquent cette évolution.

D’une manière générale, les chefs d’entreprises relèvent une forte concurrence exerçant une pression certaine sur les prix et les marges bénéficiaires mais se satisfont du niveau de la demande.

Un bémol est cependant à souligner dans le secteur de la construction qui éponge quant à lui les retombées météorologiques néfastes du premier trimestre 2013.

Luxembourg : pôle de compétences de la construction durable

Par sa juste conciliation des diverses considérations d’ordre social, économique et écologique, l’Artisanat est un acteur essentiel du développement durable. En procédant à l’assainissement énergétique du parc immobilier existant, en valorisant les sources d’énergies renouvelables et en réalisant des bâtiments à basse consommation d’énergie, il joue un rôle actif et déterminant dans la construction durable.

Il est dans ce contexte à noter que le Grand-Duché entend même aller jusqu’à adopter un échéancier plus ambitieux que celui prévu par la Directive européenne, en introduisant le standard de la consommation d’énergie quasi-nulle pour les immeubles neufs deux ans plus tôt. L’objectif de cette stratégie est de faire du Luxembourg un pôle de compétences en matière de performance énergétique des bâtiments dans la Grande Région.

Afin de préparer les entreprises artisanales aux nouveaux standards en matière de bâtiments à haute performance énergétique, la Chambre des Métiers a développé, en collaboration avec l’énergieagence, des formations sanctionnées par le label «Energie fir d’Zukunft +». A la fin de l’année 2014, 350 personnes seront certifiées.

Une étude réalisée par la Chambre des Métiers a par ailleurs évalué le potentiel des nouvelles constructions à haute performance énergétique et de l’assainissement énergétique à 427 millions d’euros par an, alors que celui de la valorisation des sources d’énergies renouvelables est estimé à 230 millions d’euros jusqu’en 2020.

L’Artisanat : un employeur de premier choix au Luxembourg

Une personne sur cinq occupe un emploi dans le secteur. Ce ratio fait de l’Artisanat le premier employeur du Luxembourg, avec 80.000 personnes occupées.

Le secteur étant très créateur d’emplois, son importance dans la lutte contre le chômage ne doit pas être sous-estimée. Il recrute en effet des personnes peu ou non qualifiées pour lesquelles il existe de moins en moins de débouchés sur le marché du travail. L’Artisanat offre aussi à ces personnes des perspectives de carrière en les formant « sur le tas » et/ou à travers les programmes de la formation continue.

Le paradoxe du besoin de main d’œuvre qualifiée

Le fait que l’Artisanat soit créateur d’emplois et prenne à cœur le développement écologique va de pair, d’une part, avec l’augmentation de la taille moyenne des entreprises artisanales et, d’autre part, avec une réalisation de plus en plus importante de bâtiments « verts ».

Or, ces deux phénomènes nécessitent un besoin accru de personnes qualifiées tant au niveau de l’encadrement et de la gestion des entreprises de plus en plus grandes qu’en vue de la réalisation d’installations de plus en plus complexes par des personnes disposant de qualifications pointues (ingénieurs, économistes).

Se situe ici le paradoxe, la main d’œuvre qualifiée dont la disponibilité fait défaut étant elle-même nécessitée par le développement du secteur. Afin qu’elle ne constitue pas un goulot d’étranglement risquant de freiner son développement, il convient de trouver les moyens de remédier à ce manquement.

Des défis à relever : un cadre économique à améliorer

L’Artisanat est également un acteur au sens du développement économique du pays. Les PME artisanales  génèrent en effet, à travers leur activité économique, des recettes fiscales non-négligeables, notamment au titre de l’impôt sur le revenu et de l’impôt sur les salaires. Le secteur représente en outre 9% de la valeur ajoutée et 2% des investissements. Afin qu’il puisse continuer à se développer, il est important d’améliorer le cadre économique sur certains points précis.

Ainsi, une concurrence saine et loyale est à préserver, ce qui suppose une lutte plus efficace contre le dumping social. Pour ce faire, il est indispensable de doter les Administrations concernées des ressources nécessaires.

Le développement du secteur allant de pair avec la mise à disposition de sites d’implantation à des prix abordables, la Chambre des Métiers reste par ailleurs fortement en attente d’une concrétisation du plan sectoriel « Zones d’activités économiques ».

Au vu de l’importance des marchés publics pour le secteur, et afin de permettre aux entreprises, quelle que soit leur taille, d’y participer dans de bonnes conditions, elle  insiste sur la nécessité de favoriser les soumissions par corps de métiers séparés.

Dans ce contexte, la Chambre des Métiers salue la volonté du Gouvernement de publier au mois de mai la 4e version du plan d’action PME dont l’implémentation sera suivie par le Haut Comité PME en voie de création.

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